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Le secteur du luxe : des investisseurs plus sélectifs

mardi 9 avril 2024
Les groupes de luxe ont contribué aux récents records du CAC 40, mais leurs performances sont devenues plus hétérogènes et les investisseurs plus exigeants.
Le luxe français a encore des atouts à faire valoir dans une économie mondiale ralentie, après le formidable rebond de la demande qui a suivi, en 2021 et 2022, la fin des restrictions sanitaires. La défiance des investisseurs L’année 2023 s’est révélée plus heurtée pour les KHOL, à savoir Kering, Hermès, L’Oréal et LVMH qui représentent le secteur au sein du CAC 40. En Bourse, ces sociétés ont suscité la défiance des investisseurs à partir de la mi-2023, et ce pour plusieurs raisons, dont la forte hausse des taux d’intérêts (elle pèse mécaniquement sur la valorisation des affaires de croissance), avant que la fin de ces resserrements monétaires ne déclenche leur rebond en novembre et décembre. La faiblesse de la reprise économique en Chine et l’essoufflement de la demande aux États-Unis ont aussi alimenté la défiance. Exceptionnelle encore au 1er semestre 2023, la croissance des chiffres d’affaires s’est ensuite « normalisée », mais cela n’a pas empêché Hermès, LVMH et L’Oréal d’annoncer, en ce début d’année, des ventes et des bénéfices annuels records pour 2023. Kering a de nouveau fait exception en publiant des chiffres en baisse, plombés par sa marque Gucci, en perte de vitesse depuis 2019. En effet, dans les périodes plus difficiles, les consommateurs et, donc les investisseurs, privilégient le luxe dit intemporel, celui d’Hermès par exemple, par rapport au luxe « créatif » pour reprendre la formule utilisée par François-Henri Pinault, le PDG de Kering, au sujet de sa filiale Gucci. La marque française bénéficie d’une clientèle fidèle et à fort pouvoir d’achat tandis que la griffe italienne est plus exposée aux effets de mode et aux consommateurs sensibles à l’inflation. Le dernier trimestre est déterminant La Bourse s’est focalisée sur les croissances affichées au 4e trimestre 2023 : hors effets devises, le chiffre d’affaires d’Hermès a progressé de 18 % et celui de LVMH de 10 %, quand les ventes de Kering ont reculé de 4 % et celles de L’Oréal de 6,9 %. Hermès et LVMH connaissent en conséquence de belles hausses en Bourse, déjà, cette année. Le sellier du Faubourg Saint-Honoré, dont le cours va de sommet en sommet, est devenu, en février, la deuxième capitalisation française derrière LVMH, mais devant L’Oréal, pourtant proche de ses records.
Les principales valeurs du secteur
Valeurs Évolution sur 1 an Évolution sur 5 ans
Interparfums -10,6 % +83 %
Hermès International +35 % +316 %
Kering -23,2 % +11,2 %
L’Oréal +19,9 % +100 %
LVMH +8,9 % +180 %

©  Les Echos Publishing – 2022 – Réf : 520122

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